Vous Avez Dit Des Preuves

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Vous Avez Dit Des Preuves ?

Une réflexion sur l'éternelle question... 
par Daniel Meurois


"Pouvez-vous nous apporter des preuves de ce que vous avancez ?"
Cette petite phrase, je l’ai régulièrement entendue au cours de mes déjà plus de trente années de témoignage…

"Oui… j’ai une enveloppe cachée quelque part. J’y ai écrit une phrase. Si vous parvenez à en connaître le contenu en vous décorporant alors là, d’accord, je pourrai vous croire…" Lancés à la manière d’un défi, ces quelques mots m’ont été adressés maintes fois au fil des ans.
Je n’ai jamais voulu y répondre comme à d’autres du même style. J’en connais trop la perversité ou plutôt, celle de l’être humain lorsqu’il cherche, coûte que coûte, à vouloir passer l’âme et l’esprit au crible d’une certaine apparente raison.

Pourquoi dis-je "apparente" ? Parce que, justement, de la raison je n’en ai jamais trouvé beaucoup chez ceux qui disent en user. De l’impartialité non plus, d’ailleurs.

Il y a environ trente-cinq ans, lorsque j’ai commencé à parler de façon privée de ma capacité à projeter mon âme hors de mon corps, on m’en a bien sûr demandé tout de suite, des preuves. Naïvement, j’ai accepté tout en pensant que cela allait vraiment faire avancer la réflexion. Je les ai donc fournies, ces fameuses preuves, à qui voulait en avoir. Je n’entrerais pas dans les détails, il y en aurait trop. Cela a duré un an ou deux, le délai qu’il m’a fallu pour me rendre compte de l’inutilité de ma démarche, voire de sa stupidité.

À chaque fois ou presque, on me demandait ; "Peux-tu le refaire une autre fois, ce truc ? Je voudrais être certain… Il me semble que je n’ai pas bien compris ou que j’ai raté un détail…"

Les premiers temps, candidement, je me suis exécuté, fournissant une fois encore les preuves de ma capacité et, par là même, celle de la réalité de ce principe subtil qu’on appelle l’âme.

Je me suis exécuté jusqu’à ce que je finisse par m’apercevoir que cela ne changeait rien aux yeux de mes interlocuteurs. Rien dans leur perception de l’être humain, rien dans leur compréhension de la vie. Aucun d’eux, en effet, n’a jamais manifesté le besoin d’en savoir davantage. Tout au plus ils avaient assisté à un bon tour qui leur prouvait que j’étais un type un peu bizarre.

Aujourd’hui, je les remercie tous ces amis, toutes ces connaissances de l’époque. Ils et elles m’ont enseigné sans même s’en apercevoir que peu d’entre nous veulent réellement en savoir plus sur la vie et sur eux-même… tout simplement parce qu’ils ne sont pas prêts à bouger.
Pas suffisamment matures ni conscients pour comprendre et avancer, ils se satisfont d’un peu de spectaculaire. Trois décennies plus tard, je ne dépense donc plus d’énergie ni de temps à tenter de prouver, quitte à ne pas être pris au sérieux. Il y a mieux à faire : aider le cœur à grandir et à repousser toutes ses vieilles frontières.

La vérité, c’est que le monde de l’esprit ne se laisse pas capturer par celui de notre société raisonneuse. Il est vain de s’imaginer que l’on puisse un jour changer les regards humains à coups de preuves de ceci ou de cela. Ce serait prendre le problème à l’envers.

Les preuves de la réalité de l’âme et de l’esprit ne sont pas un dû de la Vie envers nous. Elles se méritent, elles nous sont données par surcroît, elles nous sont offertes lorsqu’on n’en a plus besoin, lorsqu’on a fait suffisamment de pas au dedans de nous à la découverte du Sacré. C’est le chemin que l’on parcourt qui compte et qui livre le secret.
Une porte, voyez-vous, ne s’ouvre pas si on ne se donne pas la peine de se présenter à son seuil et de la pousser… ou de la tirer vers soi. Cela demande évidemment du courage, de la persévérance et de l’amour, c’est-à-dire en résumé… une véritable Intelligence.

Cela demande aussi à ce que l’on cesse d’être spectateur, ricaneur, narquois, rusé et cynique face à ce l’on ne comprend pas mais que l’on commence plutôt à devenir un acteur honnête, humble et sincère du développement harmonieux de notre monde.

Qui l’a, ce courage ? Une minorité d’entre nous, il faut bien en convenir.
Oui, comme le dit la chanson "La vie me donne ce que j’attends d’elle". Autrement dit, "Que celui qui veut du beau commence par en semer…"

En réalité, ces quelques mots résument à eux seuls l’essentiel ce qu’il nous reste à faire aujourd’hui, en un temps où on aime polémiquer, critiquer et où il devient de plus en plus difficile de démêler le vrai du faux.
Aucune preuve de quoi que ce soit extérieure à nous ne viendra jamais faire de nous de meilleurs êtres humains plus conscients du sacré de la Vie. C’est de l’intérieur qu’il nous faut entreprendre notre métamorphose. La mutation urgente qui s’impose à notre espèce ne peut s’amorcer que là, du dedans.

Par fanfaronnade, par prétention raisonneuse ou par inconscience, on peut bien se moquer du Divin qui sommeille en nous… en bout de ligne, il nous faudra bien découvrir que celui-ci n’est pas optionnel."

Daniel Meurois

danielmeurois.com
http://www.danielmeurois.com/

 

 

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Daniel Meurois 

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