Le Doute Salutaire

OMA


"Combien d’hommes et de femmes
sont venus me raconter leurs difficultés, leurs échecs !...
La plupart du temps ils ne comprennent pas
comment cela a pu leur arriver et ils me posent la question :
"Pourquoi je suis dans cet état ?
Pourquoi je ne peux pas m’en sortir ?"
Et vous voulez savoir ce que je réponds à certains ?
Je leur dis :
"C’est très simple, tous ces malheurs viennent
de ce que vous avez une trop grande foi."
La personne me regarde, étonnée :
"Ah ! Quelle foi ? C’est parce que je crois en Dieu ?" 
– Mais non, ce n’est pas de la foi en Dieu que je vous parle.
Si vous croyiez vraiment en Dieu,
vous n’en seriez certainement pas là.
C’est en vous que vous avez une trop grande foi :
vous croyez trop en votre intelligence,
en vos raisonnements, en vos calculs,
et c’est cette foi-là qui vous perd.
Si vous doutiez un peu de vous,
vous feriez preuve de plus de discernement
et vous n’iriez pas vous mettre
dans des situations impossibles.
Alors, maintenant, réfléchissez un peu…

Le doute est comme un ver ou un insecte malfaisant
qui ronge et détruit, c’est vrai,
mais seulement quand il pénètre dans les régions
où il n’a pas sa place :
les régions supérieures de la lumière et de l’amour.
Là, il faut lui interdire l’entrée
et même l’extirper en faisant comme certains oiseaux
qui délivrent les arbres d’insectes nuisibles ;
car le doute, comme ces insectes,
nuit à notre conscience spirituelle.

Réfléchir, c’est commencer par douter un peu
de ces seules capacités à y voir plus clair et à bien juger.
Sans le doute préalable,
la foi peut conduire au désastre.
Mais lorsque le doute a rempli son rôle,
il faut le chasser impitoyablement.
Une fois la décision prise en pleine lumière,
il ne faut plus tergiverser.

Le doute est donc cette faculté
qui nous pousse à poursuivre notre étude
afin de mieux comprendre et de mieux agir.
C’est grâce à lui qu’un jour
on sera justifié de dire "j’ai foi". 
Oui, c’est en doutant qu’on approfondit et consolide sa foi,
en étant pas tellement sûr de la justesse
de certaines convictions,
en s’efforçant de n’accepter aucune pensée,
aucun sentiment qui puisse contredire
les principes de la foi véritable.
 Car la foi véritable
est en réalité une connaissance."

Omraam Mikhaël Aïvanhov