Jan 26 2016
Dure journée. Assise par terre, j'essaye de respirer calmement et de méditer. J'oscille entre des pensées tristes et des pensées de culpabilité. C'est ce qu'on appelle dans le bouddhisme les deux flèches.
La première flèche, c'est l'événement, la douleur qui arrive quand quelqu'un nous a blessé, quand quelque chose nous donne l'impression d'être menacés, quand on a peur, quand on est malades et qu'on a mal. Dans mon cas, je me sens malmenée. Mal aimée.
La deuxième flèche c'est celle qui arrive immédiatement après dans notre esprit : on en veut aux autres, on s'en veut à soi même. Peut être qu'elle a raison ? Peut être que quelque chose cloche avec moi ? Comme disait Bouddha : si quelqu'un te tire une flèche, est-ce que tu en prends une deuxième pour te la planter ? Non. Pourtant, c'est exactement ce que je suis entrain de faire. J'en veux à quelqu'un - puis je m'en veux de lui en vouloir. C'est un cercle sans fin.
Assise par terre je me demande : est-ce que cette personne sait combien elle m'a blessée ? Est-ce qu'elle le sait ? Je sens des vagues d'émotions négatives me traverser. Je respire profondément, je ferme mes yeux et je me concentre sur ma respiration. Une voix calme et intérieure monte.
Elle me répond : non. Elle ne le sait pas.
Mais toi tu le sais.
Pourquoi tu attends qu'elle te donne l'amour et l'attention que tu peux toi même te donner ?
Je pose ma main gauche sur mon coeur. Et je continue à me parler sur le même ton que cette voix a commencé.
Moi je sais combien tu souffres.
Moi je sens ta douleur.
Moi je sais que tu fais de ton mieux.
Moi je t'aime.
Et à cet instant je pleure et je me rends compte qu'il importe peu qu'il ou elle comprenne. Ma pratique de tous les jours ne consiste pas à rentrer dans la tête des gens. Ma pratique de tous les jours consiste à m'aimer malgré et à travers tout. Être ma meilleure amie. Me tendre une main quand je suis par terre, pas m'enfoncer une deuxième flèche. Les mots que j'aimerais tant entendre, me les dire. La gentillesse que j'aimerais tant recevoir, me la donner.
Je pleure et je me répète : je suis là pour toi, je sens ta douleur, je t'aime. Et quelque chose ne paraît plus insurmontable. Quelque chose ne serre plus mon coeur. Je peux enfin accepter que j'ai peur, que j'ai mal et que cette partie de moi-même à besoin d'amour. Mon amour. Alors je lui murmure inlassablement: je suis là pour moi et je t'aime. Je sens ta douleur et je t'aime.
Le Palais Savant
Par Soriah • Partages du coeur •
Jan 26 2016
Les Deux Flèches
Dure journée. Assise par terre, j'essaye de respirer calmement et de méditer. J'oscille entre des pensées tristes et des pensées de culpabilité. C'est ce qu'on appelle dans le bouddhisme les deux flèches.
La première flèche, c'est l'événement, la douleur qui arrive quand quelqu'un nous a blessé, quand quelque chose nous donne l'impression d'être menacés, quand on a peur, quand on est malades et qu'on a mal. Dans mon cas, je me sens malmenée. Mal aimée.
La deuxième flèche c'est celle qui arrive immédiatement après dans notre esprit : on en veut aux autres, on s'en veut à soi même. Peut être qu'elle a raison ? Peut être que quelque chose cloche avec moi ? Comme disait Bouddha : si quelqu'un te tire une flèche, est-ce que tu en prends une deuxième pour te la planter ? Non. Pourtant, c'est exactement ce que je suis entrain de faire. J'en veux à quelqu'un - puis je m'en veux de lui en vouloir. C'est un cercle sans fin.
Assise par terre je me demande : est-ce que cette personne sait combien elle m'a blessée ? Est-ce qu'elle le sait ? Je sens des vagues d'émotions négatives me traverser. Je respire profondément, je ferme mes yeux et je me concentre sur ma respiration. Une voix calme et intérieure monte.
Elle me répond : non. Elle ne le sait pas.
Mais toi tu le sais.
Pourquoi tu attends qu'elle te donne l'amour et l'attention que tu peux toi même te donner ?
Je pose ma main gauche sur mon coeur. Et je continue à me parler sur le même ton que cette voix a commencé.
Moi je sais combien tu souffres.
Moi je sens ta douleur.
Moi je sais que tu fais de ton mieux.
Moi je t'aime.
Et à cet instant je pleure et je me rends compte qu'il importe peu qu'il ou elle comprenne. Ma pratique de tous les jours ne consiste pas à rentrer dans la tête des gens. Ma pratique de tous les jours consiste à m'aimer malgré et à travers tout. Être ma meilleure amie. Me tendre une main quand je suis par terre, pas m'enfoncer une deuxième flèche. Les mots que j'aimerais tant entendre, me les dire. La gentillesse que j'aimerais tant recevoir, me la donner.
Je pleure et je me répète : je suis là pour toi, je sens ta douleur, je t'aime. Et quelque chose ne paraît plus insurmontable. Quelque chose ne serre plus mon coeur. Je peux enfin accepter que j'ai peur, que j'ai mal et que cette partie de moi-même à besoin d'amour. Mon amour. Alors je lui murmure inlassablement: je suis là pour moi et je t'aime. Je sens ta douleur et je t'aime.
Le Palais Savant
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