Oct 30 2017
"... Mon Père, je Te remercie pour Ton Exigence afin que sans cesse Tu me rappelles de ne prendre qu’une équitable mesure de ce qui s’offre à moi et d’avoir la lucidité de toujours y trouver du bonheur."
Je me souviens bien avoir vu Jean tracer méticuleusement ces mots que je venais de prononcer sur un morceau de palme à l’aide du fin stylet de roseau et de l’encre brune qu’il portait constamment avec lui. À l’observer ainsi, tenant une planche de bois sur ses genoux, on aurait pu croire qu’il récoltait là le plus beau trésor du monde, la plus grande des révélations… alors que c’était les paroles les plus simples et les plus évidentes qui fussent.
– "Pourquoi n’écris-tu pas, Maître ? fit-il soudain en levant la tête. Je ne t’ai jamais vu le faire… Tu as encore tant et tant de joyaux à nous transmettre, à nous léguer, maintenant que nous sommes seuls, éparpillés à travers le pays et que nos vies nous échappent, semble-t-il ! Écris… Laisse-nous au moins une trace de ta main, de ton coeur sur un rouleau de palme…"
– "Toi, tu écriras, Jean. Toi, on te copiera et on te recopiera… jusqu’à t’amputer et te déformer. Quant à la trace que je vais laisser, je te le dis, elle n’aura pas besoin de mon encre pour être rétrécie. En toute vérité, me lira celui qui, en lui, saura déchiffrer la mémoire des effluves de mon Coeur. Comprends-tu ?"
Jean comprenait fort bien, en effet. Il comprenait qu’il faut invariablement un immense espace de liberté entre la Parole d’un Messager et l’oreille qui la recueille. Derrière les signes figés, il manquera toujours une pensée ailée, libre de tout parce qu’enseignant elle-même la liberté du choix de l’altitude.
– "Oui, je crois que je peux comprendre… mais nous avons tant besoin de soutiens ! Nos mémoires sont si fragiles…"
– "Vos souvenirs sont fragiles, mon frère, pas votre mémoire ! Quant au soutien, sa force réside dans la prière spontanée, cette prière qui n’est ni supplique, ni mendicité mais qui demeure semblable à l’eau vive. Tu le sais, Jean… Cette eau puissante qui fait tourner les moulins afin de désaltérer la terre en s’offrant aux cultures."
– "C’est-ce que je leur dis à tous, Maître ! La prière… "Mais prier qui ?" me demandent-ils alors dans nos longues discussions, puisque tu nous as enseigné que l’Éternel n’est "personne" dans les Cieux."
Jean avait toujours son stylet à la main. Je le lui ai fait poser sur le sol.
– "Il n’est "personne" en effet… Cependant, cela ne signifie pas pour autant qu’Il ne soit "rien". Prier, vois-tu, c’est s’adresser à l’Océan de Conscience Universel, non humain, amoral aussi et pourtant d’une Intelligence infinie et infiniment compatissante dans lequel nous baignons tous et auquel nous participons tous.""
© Daniel Meurois.
Extrait du tome 2 du "Livre secret de Jeshua"
à paraître aux Éditions Le Passe-Monde à l'automne 2017
Par Soriah • Daniel Meurois •
Oct 30 2017
La Prière de Gratitude
"... Mon Père, je Te remercie pour Ton Exigence afin que sans cesse Tu me rappelles de ne prendre qu’une équitable mesure de ce qui s’offre à moi et d’avoir la lucidité de toujours y trouver du bonheur."
Je me souviens bien avoir vu Jean tracer méticuleusement ces mots que je venais de prononcer sur un morceau de palme à l’aide du fin stylet de roseau et de l’encre brune qu’il portait constamment avec lui. À l’observer ainsi, tenant une planche de bois sur ses genoux, on aurait pu croire qu’il récoltait là le plus beau trésor du monde, la plus grande des révélations… alors que c’était les paroles les plus simples et les plus évidentes qui fussent.
– "Pourquoi n’écris-tu pas, Maître ? fit-il soudain en levant la tête. Je ne t’ai jamais vu le faire… Tu as encore tant et tant de joyaux à nous transmettre, à nous léguer, maintenant que nous sommes seuls, éparpillés à travers le pays et que nos vies nous échappent, semble-t-il ! Écris… Laisse-nous au moins une trace de ta main, de ton coeur sur un rouleau de palme…"
– "Toi, tu écriras, Jean. Toi, on te copiera et on te recopiera… jusqu’à t’amputer et te déformer. Quant à la trace que je vais laisser, je te le dis, elle n’aura pas besoin de mon encre pour être rétrécie. En toute vérité, me lira celui qui, en lui, saura déchiffrer la mémoire des effluves de mon Coeur. Comprends-tu ?"
Jean comprenait fort bien, en effet. Il comprenait qu’il faut invariablement un immense espace de liberté entre la Parole d’un Messager et l’oreille qui la recueille. Derrière les signes figés, il manquera toujours une pensée ailée, libre de tout parce qu’enseignant elle-même la liberté du choix de l’altitude.
– "Oui, je crois que je peux comprendre… mais nous avons tant besoin de soutiens ! Nos mémoires sont si fragiles…"
– "Vos souvenirs sont fragiles, mon frère, pas votre mémoire ! Quant au soutien, sa force réside dans la prière spontanée, cette prière qui n’est ni supplique, ni mendicité mais qui demeure semblable à l’eau vive. Tu le sais, Jean… Cette eau puissante qui fait tourner les moulins afin de désaltérer la terre en s’offrant aux cultures."
– "C’est-ce que je leur dis à tous, Maître ! La prière… "Mais prier qui ?" me demandent-ils alors dans nos longues discussions, puisque tu nous as enseigné que l’Éternel n’est "personne" dans les Cieux."
Jean avait toujours son stylet à la main. Je le lui ai fait poser sur le sol.
– "Il n’est "personne" en effet… Cependant, cela ne signifie pas pour autant qu’Il ne soit "rien". Prier, vois-tu, c’est s’adresser à l’Océan de Conscience Universel, non humain, amoral aussi et pourtant d’une Intelligence infinie et infiniment compatissante dans lequel nous baignons tous et auquel nous participons tous.""
© Daniel Meurois.
Extrait du tome 2 du "Livre secret de Jeshua"
à paraître aux Éditions Le Passe-Monde à l'automne 2017
Par Soriah • Daniel Meurois • 0