Nous sommes nés pour perdre. Et on ne nous l'a jamais dit. On nous a fait croire que la victoire était notre objectif : accumuler, dominer, réaliser, vaincre, triompher étaient la discipline à suivre. Or, c'est dans la perte que l'on trouve la plus grande richesse. Tout finit son cycle, tout se transforme, tout évolue. Le serpent le sait et lâche sa vieille peau pour accueillir la nouvelle. Même l'arbre le sait et laisse tomber ses feuilles pour faire place à une nouvelle vie. Seul l'homme ne le sait pas. Et s'accroche de toutes ses forces à ce qu'il ne veut pas laisser aller. Parce qu'il craint le vide, la solitude, le silence, le changement. Il veut ainsi défier la vie et se nommer vainqueur de cette bataille absurde. Pourtant, les héros sont ceux qui se rendent au bon moment. Qui laissent tomber avec élégance les poids inutiles, qui saluent poliment ceux qui partent, qui ne supplient pas les autres de rester. Les vrais gagnants ne savent que perdre. Et trouver dans chaque perte un professeur inestimable. Qui raconte, à ceux qui veulent bien écouter, l'histoire la plus importante. Sur le mystère de la vie. Quand tout s'écroule, il se passe quelque chose de magique. Immédiatement, de manière inattendue, l'espace pour la nouveauté est créé. Les démolitions creusent dans notre intériorité, voir les décombres fait mal, ce qui reste devient matière à éliminer. A l'intérieur et à l'extérieur de nous. Mais il n'y a pas d'autre moyen de construire. Le changement ne connaît pas de demi-mesures : pour agir, il a besoin d’espace, de se faufiler dans ce qui était là, de le mettre en pièces, de l'émietter et de le balayer. C'est sa façon de conquérir le lieu qui maintenant lui revient. J'ai donc appris à aimer ce qui s'effondre : je sais que c'est la phase nécessaire pour arriver à une nouvelle construction. De moi-même.
Sep 22 2021
Quand Tout S'Ecroule
Nous sommes nés pour perdre.
Et on ne nous l'a jamais dit.
On nous a fait croire que la victoire était notre objectif : accumuler, dominer, réaliser, vaincre, triompher étaient la discipline à suivre.
Or, c'est dans la perte que l'on trouve la plus grande richesse.
Tout finit son cycle, tout se transforme, tout évolue. Le serpent le sait et lâche sa vieille peau pour accueillir la nouvelle.
Même l'arbre le sait et laisse tomber ses feuilles pour faire place à une nouvelle vie.
Seul l'homme ne le sait pas. Et s'accroche de toutes ses forces à ce qu'il ne veut pas laisser aller. Parce qu'il craint le vide, la solitude, le silence, le changement.
Il veut ainsi défier la vie et se nommer vainqueur de cette bataille absurde.
Pourtant, les héros sont ceux qui se rendent au bon moment.
Qui laissent tomber avec élégance les poids inutiles, qui saluent poliment ceux qui partent, qui ne supplient pas les autres de rester.
Les vrais gagnants ne savent que perdre.
Et trouver dans chaque perte un professeur inestimable.
Qui raconte, à ceux qui veulent bien écouter, l'histoire la plus importante. Sur le mystère de la vie.
Quand tout s'écroule, il se passe quelque chose de magique.
Immédiatement, de manière inattendue, l'espace pour la nouveauté est créé.
Les démolitions creusent dans notre intériorité, voir les décombres fait mal, ce qui reste devient matière à éliminer.
A l'intérieur et à l'extérieur de nous.
Mais il n'y a pas d'autre moyen de construire.
Le changement ne connaît pas de demi-mesures : pour agir, il a besoin d’espace, de se faufiler dans ce qui était là, de le mettre en pièces, de l'émietter et de le balayer.
C'est sa façon de conquérir le lieu qui maintenant lui revient.
J'ai donc appris à aimer ce qui s'effondre : je sais que c'est la phase nécessaire pour arriver à une nouvelle construction. De moi-même.
Elena Bernabé
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